Philosophie

Quand je suis allé étudier le design au Québec, j’avais toujours dans un coin de ma tête l’idée de faire des projets d’écoconception, de surcyclage (cradle to cradle) et de manière générale parler de l’éthique, des valeurs et de la responsabilité qu’avait un designer dans le cycle de vie d’un objet qu’il concevait. D’ailleurs à cette époque j’avais besoin de me déplacer tous les jours entre mon appartement et l’université Laval. Alors j’ai acheté un vieux vélo et c’est ainsi que ce mode de déplacement est apparu pour moi un moyen efficace et relativement peu couteux de traverser la ville. Au fur et à mesure de son utilisation, j’ai découvert une communauté, j’ai rencontré d’autres cyclistes, des passionnés de vélo Italien et finalement je me suis retrouvé à faire des sorties autour de Québec les dimanches.

« La pratique du vélo m’invite ainsi à expérimenter trois conditions essentielles : celle de la volupté, celle de la vertu et celle de la contemplation métaphysique du monde »

Christophe Salaün – Éloge de la roue libre

En parallèle de mes études, J’ai toujours aimé fabriquer, embellir et revaloriser des objets. Que ce soit enlever de la rouille sur des vieux outils ou fabriquer des encadrements d’art pour mes amis avec des vitres usagées, le plaisir est le même. Au bout du compte je me suis rapidement demandé quel était l’objet qui me ressemblait le plus et c’est à ce moment là que j’ai compris que c’était la petite reine. Le philosophe Christophe Salaün nous explique : 

Il interroge également le rapport que nous avons avec les objets techniques, le vélo renvoyant à une forme de « compagnonnage », voire de lien intime avec l’univers des machines. Il traduit enfin un rapport au monde « non invasif », « discret », qui effleure le monde au lieu de le consommer.

Christophe Salaün – Éloge de la roue libre

En bref, voilà comment est né System Ⓟ. Mon projet est une combinaison subtile entre ma formation artistique, ma formation en design graphique et mon désir de militer pour l’écomobilité.